
Comprendre la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) : mécanismes et applications cliniques
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) est une technique de neuromodulation non invasive qui utilise des champs électromagnétiques pour influencer l'activité neuronale dans des zones ciblées du cerveau. Elle suscite un intérêt croissant en neurosciences et en médecine clinique en raison de son profil de sécurité, de son caractère non invasif et des preuves croissantes de son efficacité dans diverses pathologies neuropsychiatriques et neurologiques.
La rTMS fonctionne en générant un champ magnétique à variation rapide via une bobine placée sur le cuir chevelu. Ce champ pénètre dans le crâne et induit des courants électriques dans les neurones corticaux sous-jacents par induction électromagnétique, comme le décrit la loi de Faraday. Selon la fréquence, l'intensité et le mode de stimulation, la rTMS peut moduler l'excitabilité corticale en augmentant ou en diminuant la fréquence de décharge neuronale.
La rTMS basse fréquence (≤ 1 Hz) induit généralement des effets inhibiteurs en réduisant l'excitabilité corticale. Elle est utilisée pour réguler négativement les zones cérébrales hyperactives, par exemple dans des pathologies telles que les hallucinations auditives ou le syndrome de Gilles de la Tourette.
La rTMS à haute fréquence (≥ 5 Hz), en revanche, tend à améliorer l'excitabilité corticale. Ceci est utile dans les pathologies associées à une activité cérébrale réduite, comme le trouble dépressif majeur ou les troubles moteurs liés à un accident vasculaire cérébral.
De plus, des protocoles plus récents comme la stimulation par rafales thêta (TBS) imitent les rythmes cérébraux endogènes et peuvent induire une plasticité synaptique plus prolongée (potentialisation ou dépression à long terme) avec des durées de traitement plus courtes.
Les champs électriques induits par la rTMS déclenchent des potentiels d'action dans les neurones corticaux. Une stimulation répétée peut entraîner des modifications durables de l'efficacité synaptique, un phénomène appelé neuroplasticité . Au niveau cellulaire, la rTMS influence les systèmes de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine et le glutamate, renforce les facteurs neurotrophiques comme le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) et favorise le flux sanguin cérébral et l'angiogenèse.
De plus, il a été démontré que la rTMS modifie la connectivité fonctionnelle entre les régions du cerveau, contribuant ainsi à rétablir l’activité équilibrée du réseau neuronal, en particulier dans les troubles psychiatriques comme la dépression ou le trouble obsessionnel compulsif (TOC).
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et d’autres organismes de réglementation ont approuvé la rTMS pour plusieurs affections :